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Je parcours en ce moment le pays où tout cela s’est passé, et vous ne pouvez douter de mon exactitude.


LETTRE SEPTIÈME


Interruption. — Réponse à la Presse. — Une fable. — Compiègne. — Senlis.


Je lis dans la Presse une nouvelle attaque bienveillante à laquelle je suis heureux de pouvoir répondre en passant, pour me servir d’un mot de l’auteur.

On me reproche d’avoir, dans un article signalé comme spirituel (triste compensation : nous avons tous de l’esprit, en France) ; on me reproche, dis-je, d’avoir écrit des fables, en parlant de la découverte de l’imprimerie[1]. L’article est signé par un homme que je dois considérer comme maître, ayant été moi-même, quelque temps, apprenti compositeur. Mais ceci me fait courir un nouveau danger. Ainsi, je tenterais de faire de l’histoire sur des récits vagues ; je me livrerais à des fables ; je serais capable d’écrire des romans ! — Allez plus loin ; dénoncez-moi à la commission chargée de qualifier nos feuilletons et d’y découvrir le vrai ou le faux, selon les termes de l’amendement Riancey ; cela ne serait pas bien de la part d’un typographe séparé de moi par l’épaisseur de deux degrés hiérarchiques, et, certes, vous ne vous êtes pas douté de l’embarras qui résulte pour moi d’une telle allégation.

Vous discutez sur Gutenberg, Faust, Schœffer en faisant de l’un un inventeur, de l’autre un simple capitaliste, et du troi-

  1. L’article dont il s’agit n’est autre que le premier chapitre de la Thuringe, dans les Souvenirs d’Allemagne (voir tome II du Voyage en Orient).