côtés, les commandements nécessaires pour mettre le Champ de Mars entier sous la protection des anges du Seigneur.
» J’ai gagné la voiture, contre laquelle j’étais appuyé quand le roi est remonté ; madame Élisabeth m’a même alors jeté un coup d’œil qui a reporté toutes mes pensées vers le ciel ; sous la protection d’un de mes camarades, j’ai accompagné la voiture en dedans de la ligne ; et le roi m’a appelé et m’a dit :
» — Cazotte, c’est vous que j’ai trouvé à Épernay, et à qui j’ai parlé ?
» Et je lui ai répondu :
» — Oui, sire ; à la descente de la voiture, j’y étais…
» Et je me suis retiré quand je les ai vus dans leurs appartements.
» Le Champ de Mars était couvert d’hommes. Si j’étais digne que mes commandements et mes prières fussent exécutés, il y aurait furieusement de pervers de liés. Au retour, tous criaient : « Vive le roi ! » sur le passage. Les gardes nationaux s’en donnaient de tout leur cœur, et la marche était un triomphe. Le jour a été beau, et le commandeur a dit que, pour le dernier jour que Dieu laissait au diable, il le lui avait laissé couleur de rose.
» Adieu ; joignez vos prières pour donner de l’efficacité aux miennes. Ne lâchons pas prise. J’embrasse maman Zabeth (Élisabeth). Mon respect à madame la marquise (la marquise de la Croix). »
À quelque opinion qu’on appartienne, on doit être touché du dévouement de cette famille, dût-on sourire des faibles moyens sur lesquels se reposaient des convictions si ardentes. Les illusions des belles âmes sont respectables, sous quelque forme qu’elles se présentent ; mais qui oserait déclarer qu’il y ait pure illusion dans cette pensée que le monde serait gouverné par des influences supérieures et mystérieuses sur lesquelles la foi de l’homme peut agir ? La philosophie a le droit de dédaigner cette hypothèse, mais toute religion est forcée à