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Plusieurs philosophes de cette époque suivirent Quintus Aucler dans cette rénovation des idées de l’école d’Alexandrie. C’est vers la même époque que Dupont de Nemours publia sa Philosophie de l’Univers, fondée sur les mêmes éléments d’adoration envers les intelligences planétaires.

Il établit de la même manière, entre l’homme et Dieu, une chaîne d’esprits immortels qu’il appelle Optimates et avec lesquels tout illuminé peut avoir des communications. C’est toujours la doctrine des Dieux ammonéens, des éons ou des éloïms de l’antiquité. L’homme, les bêtes et les plantes ont une monade immortelle, animant tour à tour des corps plus ou moins perfectionnés, d’après une échelle ascendante et descendante, qui matérialise ou déifie les êtres selon leurs mérites. Haller, Bonnet, Leibnitz, Lavater, avaient précédé l’auteur dans ces vagues suppositions. Elles semblaient, du reste, si naturelles alors, que Dupont de Nemours, président du conseil des Anciens, en entretenait parfois l’assemblée, ou en faisait l’objet des séances de l’Institut.

Le livre de Senancourt, qui depuis se réfugia dans le scepticisme de Lucrèce, contenait un système tout pareil, qu’il fit disparaître avec soin des éditions suivantes.

Nous n’avons plus à citer que Devisme parmi ceux qui méritent quelque attention. Ses idées se rapprochent beaucoup plus du christianisme et reproduisent presque entièrement la doctrine de Swedenborg, qui a conservé en France des adeptes fidèles ; ces derniers forment une petite église à la tête de laquelle on a vu quelque temps Casimir Broussais.

L’école particulière de Quintus Aucler survivait encore en l’an 1821, si l’on s’en rapporte à un ouvrage intitulé Doctrine céleste, d’un nommé Lenain, qui paraît avoir