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véridiques de sa vie. — Il croyait à la division des races comme un Indien, et repoussait, de par ce système, les doctrines d’égalité absolue ; le croisement même de familles étrangères ne lui semblait pas changer ce résultat, car il établissait qu’en général une partie des enfants tenait plus du père, une autre davantage de la mère, quoiqu’il admît bien en Europe un certain détritus de natures bâtardes et mélangées. Ces problèmes bizarres ont amusé beaucoup d’hommes distingués au xviiie siècle ; mais nul ne porta plus loin que lui cet esprit de paradoxe, illuminé parfois d’un éclair de vérité.

Si touchante qu’ait été la mort de Zéfire et la pensée d’expiation qui s’y rapporte, on ne peut s’empêcher de déplorer l’influence fatale qu’eut cette aventure sur les ouvrages et les mœurs de l’écrivain. Comme le sentait si justement Loiseau, l’on ne touche pas impunément à la corruption. Le Pornographe, ouvrage à prétentions morales, mais où l’auteur se complaît à exposer des raisonnements d’une moralité souvent contestable, fut le résultat des méditations de Nicolas sur le sort d’une certaine classe de femmes qu’il voulait relever à leurs propres yeux comme aux yeux du monde…

IV.
sara.

Nous arrivons à une époque féconde en enseignements profonds et en souvenirs douloureux. Nicolas n’est plus le beau danseur d’Auxerre, l’apprenti bien-aimé de Mme Pa-