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LA REINE DES POISSONS ff n y avait dans la province du Valois, auprès des bois ’ de Yillers-Gotterets, un petit garçon et une petite fille qui se rencontraient de temps en temps sur les bords des pe- tites rivières du pays : Tun, obligé par un bûcheron, Dommé Tord^Chêne, qui était son oncle, d’aller ramasser du bois mort ; Tautre, envoyée par ées parents pour saisir de petites anguilles que la baisse des eaux permet d’entre- voir dans la vase en certaines saisons. Elle devait encore, faute de mieux, atteindre les écrevisses, très-nombreuses en quelques endroits. « Mais la pauvre petite fille, toujours courbée et les pieds dans Teau, était si compatissante pour les souffrances des animaux, que, le plus souvent, voyant les contorsions des poissons qu’elle tirait de la rivière, elle les y remettait et ne rapportait guère que les écrevisses, qui souvent lui pinçaient les doigts jusqu’au sang, et pour lesquelles elle devenait alors moins indulgente. € Le petit garçon, de son côté, faisant des facot* : de Yn’ir, C