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Ton beau rayon qui brille ioy,
Monstre qu’un diamant ainsi.
Muant en toy sa forme claire ,
L’estre semblable t’a donné ;
Car des pierres tu n’es point né
Comme fui Ce gros populaire.

Il a l’esprit dur et plombé,
Tousjours vers la terré courbé,
Jamais au beau ne dresse l’aile :
Le tien s’élève sainctement ;
Balancé d’un vol hautement
Autour de toute chose belle. ’

Les Amours n’aiment tant les pleurs,
La mousche ne suit tant les fleurs,
Ne les vainqueurs tant les couronnes,
La Haye, comme tu poursuis
Les doctes Muses que tu Suis
Comme tes plus chères mignonnes.

Nul mieux que toy parmy les bois
Ne contrefait leur belle vois,
Et nul par les roches hautaines
Ne les va mieux accompagnant,
Ne mieux près d’elles se baignant
Sous le crystal de leurs fontaines.