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a absolument rien avant eux, non seulement dans les genres sérieux, mais dans tous ; ne tenant pas plus compte de Rutebœuf que de Charles d’Anjou, de Villon que de Charles d’Orléans de Clément Marot que de Saint-Gelais, et de’ Rabelais que de Joinville et de Froissart dans la prose. Sans cette ardeur d’exclure, de ne rebâtir que sur des ruines, on ne peut nier que l’étude et même l’imitation momentanée de la littérature antique, n’eussent pu être, dans lés circonstances d’alors, très favorables aux progrès de la nôtre et de notre langue aussi ; mais l’excès a tout gâté : de la forme on a passé au fond ; on ne s’est pas contenté d’introduire le poème antique, on a voulu qu’il dit l’histoire des anciens et non la nôtre ; la tragédie, on a voulu qu’elle ne célébrât que les infortunes des illustres familles d’OEdir)e et d’Agamemnon : on a amené la poésie à ne reconnoitre et n’invoquer d’auto :> dieux que ceux de la mythologie : en un mot cette expé- dition présentée si adroitement par Dubeltey comme une conquête sur les étrangers, n’a fait