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tiquité, nés en France au seizième siècle ; et dans la même situation que Dubeïlay et ses amis.. Croyez-vous qu’ils n’eussent pas été là, et avec les seules ressources et les éléinens existans alors dans la littérature françoise, ce qu’ils furent à différentes époques et dans dif- féreus pays ? Croyez-vous que l’Arioste n’eût pas aussi bien composé son Roland furieux avec nos fabliaux et nos poèmes chevaleres- ques ; Shakespear, ses drames avec nos ro- mans, nos chroniques, nos farces et même nos mystères ; Le Tasse, sa Jérusalem, avec nos livres de chevalerie et les éblouissantes couleurs poétiques de notre littérature ro- mane, etc. Mais les poètes de la reforme classique n’étoient point de cette taille, et peut-être est-il injuste de vouloir ^qu’ils aient vu dans l’ancienne littérature françoise, ce que ces grands hommes y ont vu, avec le regard du génie, et ce que nous n’y voyons aujour- d’hui sans doute que par eux. Au moins. rien ne peut-il justifier ce supei V, dédain qui fait prononcer aux poètes de la Pléiade, qu’il n’y