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Se peut-il que Dubellay, qui recommande si fort d’enter sur le tronc national prêt à périr des branches étrangères, ne songe point même qu’une meilleure culture puisse lui rendre la vie et ne le croie pas susceptible de porter des fruits par lui-même. Il conseille de faire des mots d’après le grec et le latin, comme si les sources eussent manqué pour en composer de nouveaux d’après le vieux François seul ; il appuie sur l’introduction des odes, élégies, satyres y etc., comme si toutes ces formes poétiques n’avoient pas existé déjà sous d’autres noms ; du poème antique, comme si les chroniques normandes et les romans chevaleresques n’en remplissoient pas toutes les conditions, appropriées de plus au caractère et à l’histoire du moyen âge ; de la tragédie, comme s’il eut manqué aux mystères autre chose que d’être traités par des hommes de génie pour devenir la tragédie du moyen âge, plus libre et plus vraie que l’ancienne. Supposons en effet un instant lés plus grands poètes étrangers et les plus opposés au système classique de l’an-