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Voir tout, cognoistrc tout, d’un œil tousjours égal,
Manier dcxtrement les desseins de nos princes,
Respondrc à tant de gens de diverses provinces,
Estre des estrangers pour oracle tenu.
Prévoir tout accident avant qu’estre advenu,
Destourner par prudence une mauvaise affaire,
Ge n’est pas chose aisée, ou trop facile à faire.
Voilà comme on conserve avecques jugement
Ce qu’un autre dissipe et perd.imprudeminent.
Quand on se brusle au feu que soi-mésme on attise,
Ge n’est point accident, niais o’e.sfcnne sottise
Nous sommes du bonheur de nous medme artisans,
Et fabriquons nos jours ou faicbeux, ou plaisans.
La fortune est à nous, et n’est mauvaise ou bonne,
Que selon qu’on la[forme, ou bien qu’on se la donne.
A ce point le malheur, ami comme ennemi,
Trouvant au bord d’un puits un enfant endormi,
En risque d’y tomber, h son aide s’avance,.
En lui parlant) ainsi le reqveille et le tance i :
Sus, badin, levez-vonaxsi vous tombiez dedans,-
De douleur vos parons, comme vous iraprudens,
Croyant’en leur esprit que dé tout je dispose,
Diroient en oie blasmant que j’en serois In cause.
Ainsi nous séduisant d’une fausse couleur,
Souvent nous imputons nos fautes au malheur,