Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

équipés, dont l’ignorance a donné le ridicule nom de rimeur à notre langue, oserez-vous bien endurer le soleil, la poudre et le dange- reux labeur de ce combat ? Je suis d’avis que vous vous retiriez au bagage avec les pages et laquais, ou bien (car j’ai pitié de vous) sous les frais ombrages, entre les dames et daraoi selles où vos beaux et mignons écrits, non de plus longue durée que votre vie, seront re- çus, admirés et adorés. Que plût aux Muses pour le bien que je veux à notre langue que vos ineptes œuvres fussent bannies non seu- lement, comme elles le sont des bibliothè- ques des saVans, mais de toute la France» »

On voit que les disputes littéraires de ce temps n’étoient pas moins animées qu’elles le sont aujourd’hui. Dubeïlay s’écrie qu’il faudroit que tous les rois amateurs de leur langue, dé- fendissent d’imprimer les œuvres de ces igno- rans.

« Ohl combien je désire voir sécher Gës printemps, châtier ces petites jeunesses, rabattre descoups d’essai, tarir ces fontaines ^ bref abolir ces beaux titres suffisans pour dégoûter tout