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Et, bravant les faveurs, se mocque des fortunes ;
Qui le fait, desbauché, frénétique, resvant,
Porter la teste basse, et l’esprit dans le vent ;
Esgayer sa fureur parmi des précipices,
Et plus qu’à la raison sujet à ses caprices.
Faut-il doncq à présent s’étonner si je suis
Enclin à des humeurs qu’esviter je ne puis,
Où mon tempérament malgré moi me transporte,.
Et rend la raison foible où la nature est forte ?’
Mais que ce mal me dure il est bien mal aisé.
L’homme ne se rMaist pas d’estre toujours fraisé.
Chaque asge a ses façons ; et change de nature,
De sept ans en sept ans, nostre température :
Selon que le soleil se loge en nés maisons,
Se tournent nos humeurs, ainsi que nos saisons,,
Toute chose en vivant avec l’âsge s’altère.
Le desbauché se rit des sermon de son père t
Et dans vingt et cinq ans venant a se changer,
Retenu, vigilant, soigneux et ménager,
De ces mêmes discours ses fils il admoneste,
Qui ne font que s’en rire et qu’en hocher la teste.
Chaque asge a ses humeurs, son goust et ses plaisirs
Et, comme nostre poil, blanchissent nos désirs.
Nature ne peut pas l’asge en l’àsgc confondre Î
L’enfant qui sait desjà demander et réspondre,.