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Dont Apollon nous flatte ; ingrate frénésie,
, Puis que pauvre et quuimande on voit la poésie,
Où j’ai par tant do nuicts mon travail occupé.
Mais quoi 1 je te pardonne ; et si tu m’as trompé,
La honte en soit au siècle, où, vivant d’âge eh âge,
Mon exemple rendra quelque autre esprit plus sage.
, Mais pour moi, mon ami, je suis fort mal payé
D’avoir suivi cet art. Si j^eusse estudié
Jeune, laborieux, sur un bano à l’escole,
Galien, Hippocrate, ou Jason, ouBarthole, ’’
Une cornette au col debout dans un parquet,
A tort et à travers je vendrois mon caquet.,..
Il est vrai que le ciel, qui me regarda naistre,
S’est de mon jugement tousjours rendu le maistre ;
Et bien que, jeune enfant, mon père me tançast,
Et de verges souvent mes chansons menaçast,
Me dhrmt de dépit, et bouffi de colère :
Badin, quitte ces vers ; et que penses tu faire ?
La muse est inutile ; et si ton onde a Sceu
S’avancer par cet art, tu t’y verras decou,
,Un mes me astre toujorn 1 Vesclaire en ccStc terre :
Mars tout ardent de. _uA nous menace de guerre,
Tout le monde frémit ; et ces grands mouvements
Couvent en leurs fureurs de piteux changements.