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      Laissant mon âme en proie
À cent mille soucis dont mon cœur est rongé.

      L’ingratitude payé
      Ma fidèle amitié ;
      La calomnie essaye,
À rendre mes tourments indignes de pitié.

      En un cruel orage
      On me laisse périr ;
      Et, courant au naufrage,
Je vois chacun me plaindre, et nul me secourir.

      Et ce qui rend plus dure
      La misère où je vi,
      C’est ès maux que j’endure
La mémoire de l’heur que le ciel m’a ravi.

      Hélas ! il ne me reste
      De mes contentemens
      Qu’un souvenir funeste,
Qui me les convertit à toute heure en tourmens

      Le sort plein d’injustice
      M’ayant enfin rendu
      Ce reste un pur supplice,
Je serois plus heureux si j’avois tout perdu.