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Reines des bois, à tresses décoiffées,
Les jeux, l’amour et le contentement.
Ainsi vivant, rien n’est qui ne m’agrée,
J’ois des oiseaux la musique sacrée,
Quand au matin ils bénissent les deux,
Et le doux son des bruyantes fontaines,
Qui vont coulant de ces roches hautaines,
Pour arroser nos prés délicieux.
Que de plaisir de voir deux colombelles
Bec contre bec, en trémoussant des ailes,
Mille baisers se donner tour à tour f
Puis tout ravi de leur grâce naïve,
Dormir au frais d’une source d’eau vive,
Dont le dux bruit semble parler d’amour 1 -
Que de plaisir de voir sous la nuit brune,
Quand le soleil a fait place à la lune,
Au fond des bois les fées s’assembler,
Montrer au vent leur face découverte,
Danser, sauter, se donner cotte verte,
Et sous leur pas tout l’herbage trembler 1
Ainsi la nuit je contente mon âme :
Mais quand le jour de ses rais nous enflamme,
J’essaie encor mille autres jeux nouveaux :