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Et retourne sur moi les yeux de ton visage,
Tels qu’il luisent en toi, quand tu portes l’image
Non d’un juge irrité, mais d’un père clément.
Que si tu veux, seigneur, perdre ^créature,
Quel est celui de nous qui dans la sépulture,
Se souviendra de toi au royaume des morts ?
Est-ce dans le tombeau, dessous la terre noire
Que les corps sans esprit célèbrent de ta gloire
La renaissante hiptoire et les vivants accords ?
Qu’excessif et cruel est le mal qui me touche 1
Je n’ai plus pour parler de langue ni de bouche ;
Car ma bouche ne fait que se plaindre et gémir ;
Mon lit toutes les nuits est trempé de mes larmes ;
Ça et la combattu de diverses alarmes,
Quand tout le monde dort je ne puis m’endormir.
( ,»»..
Pourrois-je bien dormir, pécheur abominable,
Si mes yeux, devenus un fleuve inépuisable,
Ne font plus que pleurer mes immortels ennuis P
J’en ai trouble Ja vue, et leur prunelle éteinte
Devant mes ennemis, s’éblouissant de crainte,
Au lieu de voir des jours ne voit plus que des nuits.
Mais tu sais pardonner, et ta main tu retire,
Sitost qup nous cessons de provoquer ton ire ;