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Son marche-pied la terré : et l’obscure prison
Du peuple criminel’, qui aux enfers soupire,
Est la bute des traits que décoche son ire.
De lui dépend mon heur, de lui dépend mon bien,
Et je n’ai pour franchir autre autel que le sien.
Hélas 1 ne pleurez plus, ce~salnt gazon demande <
Plus de sang que de pleurs ; il faut et que l’offrande
Et que l’offrant encôr," poussés de piété,
Rendent libre ce coup, fait par nécessité.
Montrons que nous avons demeuré dans l’école
Moi de vous, vous de Dieu, et qu^encor sa parole,
Qui forma, qui soutient, qui conduit l’univers,
Mène à son but le saint, et traîne le pervers.
Cclnf qui n’aime Dieu plus que toute sa race
Entre les fils de Pleji ne mérite avoir placé ;
Et qui Veut laboûïelr tic Dieu le champ fécond
Ne doit tourner jamais on ai :{ère le front.
Ainsi le père hébreu serène son visa^,
Et prononce ces mots : Courage, Abra.n, courage i
La chair,le monde, Adam, sont du tout nicHts en toi :
Eq toi vit seulement Dieu, l’esprit et la foi.
Abram l s’écria Dieu, c’en est assez ; demeure ;
Rengaine ton acier : je ne veux qu’Isac meure ;
J’ai dota piété fait un essai parfait ;
Il me suffit : je prends le vouloir pour l’effet.