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Dieu, notre Dieu t’appelle, et ne veux qu’ici-bas
Tu passes, en longueur, de la vie au trépas.
Que crains-tu, mon amour ? ô ma joie plus grande !
O mon fils, que crains-tu ? l’immortel le commande
Dociles à sa voix, ne nous informons pas
Comment sage il fera germer de ton trépas
Tant de sceptres promis ; celui qui t’a fait naître,
Contre nature peut te redonner un être.
Reçois donc, ô mon fils, non plus mien, mais de Dieu,
Et le dernier baiser, et le dernier adieu.

Ha l puisque Dieu le veut, que vous aussi, mon père,
Le voulez, je le veux ; ô mort non tant sévère
Qu’honorable pour moi ! viens t’en, hâte le pas 1
Je vois les cieux ouverts, et Dieu" me tend les bras.
Allons t courons a lui, et d’un brave courago
Soutenons la fureur d’un passager orage»
Quoi ? votre bras hésite à porter ces grancts coups,
Hé 1 ne me pleurez plus, je ne suis plus à vous ;
J’étois à l’Éternel même avant ma naissance,
ous m’avez, possédé par sa seule indulgence ?
Vous reddfèi, si près d’une si belle fin 1
Vous voulet que mon cm, en fuyant votre main
Avecque votre joug, le joug de Dicusccouo,
Et que de sa parole impudent je me joue ?
Oh fuirai-je sa main ? Le ciel est sa maison,