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Lui redonne ? la vie au milieu du trépas ?
Mais Dieu défend le meurtre ; oui, Dieu ce tendre père
Ne déteste rien tant qu’un homme sanguinaire.
Homme, ne sonde point les abîmes profonds
Des jugemens de Dieu ; ils n’ont rive ni fonds.
Contiens-toi dans ;les bords d’une sobre sagesse ;
Admire seulement ce qu’encor la faiblesse
De ta fol ne comprend : Dieu, ce maître des rois,
Comme, législateur, est au-dessus des loix.
Ha 1 profane penser 1 et quoi donquef j’estime
Qu’il désire, cruel, une humaine victime ?
Qu’il se plaise à rôder, à l’entour d’un bûcher,
Four humer notre odeur et paître notre chair 1
Non, non,il ne veut pas que l’innocent périsse,
Il veut qu’un repentir serve de sacrifice.
Démons, vous seuls mués en anges de clarté,
Voulez faire mon Dieu auteur do cruauté.
, Comme le pin soufflé et du nord et du not,
Tantôt coule de-cà, de-là panohe tantôt ;
Et bruit en éclatant une vive racine ;
Ici se l>rise une autre j il s’élève, il s’incline,
Jouet de deux tyrans, il veut et ne pouj choir,
Et chancellant, ne sait quel maître il doit avoir.
Tel Abram combattu par l’amour et le aèle,
Est or’ père inhumain, ores père fidèle,
Ou l’esprit, ou ta chair gagnant le plus haut Heu,