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Les, lions etles daims, voguent dessus les eaux,", .
Flanc a flanc, sans soupçon» Le vautour, l’hirondelle,
Après avoir Ion g-temps combattu de leur aile
Contre un trépas certain, enfin tombent lassés, .
N’ayant où se percher, dans Les flots courroucés
Quant aux pauvres humains, pendant que celui gagne
La pointe d’une tour, l’autre d’une montagne, i
T’autre pressant un cèdre, ou des pieds, ou des mains.
Gravit jusqu’aux sommets des rameaux incertains.
Mais las Mes flotB montans à mesure qu’ils montent,
Dès que leur chef pâroît, aussitôt le surmontent ; ’
L’un flotte sur des ais, encore ml-dormant,
L’autre de pieds et bras va sans cesse ramant,
Ayant vu s’abîmer ses germaines, sa mère,
Le plus cher de ses fils, sa compagne et son père :
Mais enfin il se rend, jà lad de trop ramer j
A la discrétioMe l’infidèle mer.
Tout, tout meurt à ce coup mais lès Parques cruelles,
Qui jadis, pour trancher lés choses les plus belles,
S’arin oient de cent ha mois, n’ont ores pour bourreaux
Qu§ les efforts baveux des bouillonnantes eau .
"Tandis la sainte nef, sur l’échine azurée
Du superbe océan, navlgeoit assurée,
Bien que sans mat, sans rame, et loin, loin de tout port,
Car l’Éternel étolt son pilote et son nord ;
Trois fois cinquante jours, le général naufrage
Dévasta l’univers ; enfin d’un tel ravage