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Qui du Cretois Cérathe honore le rivage,
Que les sombres forêts des myrtes amoureux,
Des prophètes lauriers, des palmiers généreux,
Ne s’effeuilloient jamais, ains leur nouveau feuillage
Voûtoit mille berceaux, fertiles en ombrage,
Où cent sortes d’oiseaux nuit et jour s’esbatoient,
S’entrefaisoient l’amour, sauteloient, voletoient,
Et mariant leurs tons aux doux accents des anges,
Chantoient et l’heur d’Adam et de Dieu les louanges :
Car pour lors les corbeaux, loriots et hibous
Ayoîent des rossignols le chant doctement doux,
Et Iesrdôux rossignols avoient la voix divine
D’Orphée et d’Amphion, d’Arion et de Line...
Si je dis que Phébus n’y faisoit arriver
L’esté par son retour, par âa fuite l’hiver,,
Mais l’amoureux printemps tenoit tousjours fleuries
Des doux-fleurans vallons les riantes prairies ;
Que le robuste Adam ne sentoit point son corps
Aggravé des autans, ni t oidi par les nords, ’ :
Mais d’un doux ventelet l’haleine musquétéc,
Coula nt en la forest par l’Étèltfel plantée, ^
Donnoit vigueur au èorps, à la terre verdeur,
A la verdure fleurs, aux fleurs une aime odeur ;
Qu’au jour la nuit prêtoit son humeur nourricière -^
Et le jour a la nuit moitié de sa lumière.,
Que la grc’sle jamais n’httérbit les moissons ;