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La nue épaisse en fumée,
Tousjours ne se fond armée
De feu, de soufre et d’éclair ;
Quelquefois après l’orage,
Elle fourbit le nuage
Et le rend luisant et clair.

Monstre nous ta face belle
En ceste saison nouvelle : .
En pitié regarde nous
D’un œil doux !
Que dans ta main que j’honore,
Au soir l’épi se redore !
Viens plus gracieux encor
Que n’est l’étoile qui guide
Le soleil, quand parle vuide
Il étend son crespe d’or !

Que le ciel à ta venue
Épanche une douce nue
De parfums, et de senteurs ;
Et d’odeurs,
De miel, de manne sucrée,
Tant, que la France enivrée,
Soit grosse d’un beau printemps ;
D’un printemps qui tousjours dure,