Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée


Il continue en prouvant que la langue fràn-» eise ne doit pas être appelée barbare, et re- herche cependant pourquoi elle n’est pas si riche que les langues grecque et latine : « on le doit attribuer à l’ignorance de nos ancêtres, qui, ayant en plus grande recommandation le bien faire que le bien-dire, se sont privés de la gloire de leurs bienfaits, et nous du fruit de l’imitation d’iceux, et par le même moyen, nous ont laissé notre langue si pauvre et nue, qu’elle a besoin des ornemens, et> s’il faut par- ler ainsi, des plumes d’autrui. Mais qui vou- droit dire que la grecque et romaine eussent toujours été en l’excellence qu’on les a vues au temps d’Horace et de Démosthène, de Virgile et de Cicéron ? Et si ces auteurs eussent jugé que jamais pour quelque diligence et culture qu’on y eût pu faire, elles n’eussent su pro- duire plus grand fruit, se fussent-ils tant ef«v J forcés de les mettre au point où nous le£> voyons maintenant ? Ainsi puisse dire de notre langue qui commence encore à fleurir, sans fructifier ; cela, certainement, non pour le