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Aux forests si longuement veuves.
La terre, au ciel riant,
Va sort teint variant
De mainte couleur vive :
Le ciel 1, pour lui complaire,
Orne sa face claire
De grand’ beauté naïve.
Or, est temps que l’on se couronne
De l’arbre’à Vénus-consacré,
Ou que sa tête on environne %
j)es fleurs qui viennent de leur gré.
Qu’on donne au vent aussi
Cet importun souci’
Qui tant nous fait la guerre ;
Que l’on aille Sautant,
Que l’on aille heurtant
D’un pied libre la ferre.
Voici déjà l’été qui tonne,
Chaqsele perdurable ver ;
L’été, le fructueux automne ;
L’automne, le frileux hiver.
Mais les lunes volages
Réparent ces dommages ;
Et nous, hélas 1 nous, hommes,
Quand descendons aux lieux