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IV.

——

A MARIE.


Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, devisant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous esmerveillant,
Ronsard me célébroit du temps que j’estois belle,

Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Desjà sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille resveillant,
Bénissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre, et fantosme sans os
Par les ombres myrtheux je prendray mon repos,
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et vostre fier desdain ;
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.