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Tenez-vous près du parc, et ne laissez entier
Les loups en vostre clos, faute de vous monstrer.

Si de nous réformer vous avez quelque envie, x
Réformés les premiers vos biens et vostre vie,
Et alors le troupeau qui dessous vous vivra,
Réformé comme vous de bon cœur vous suivra.

Vous, juges des citez, qui d’une main égale
Devriez administrer la justice royale,
Cent et cent fois le jour mettez devant vos yeux.
Que l’erreur qui pullule en nos séditieux
Est vostre seule faute t et sans vos entreprises,
Que nos villes jamais^n’eussent esté surprises.

Si vous eussiez puni par le glaive trenchant
Le huguenot mutin, l’hérétique meschant,
Le peuple fust en paix ; mais vostre connivence
A perdu la justice et l’empire de France.

Il faut sans avoir peur des princes ny des roys, .
Tenir droit la balance » et ne trahir les lois
De Dieu » qui sur le fait des justices prends garde,
Et assis aux sommets des citez vous regarde ! -
11 perce vos maisons de son œil tout-voyant,
Et grand juge, cognoist le juge fourvoyant
Par présent alléché, ou celuy qui paç crainte,
Corrompt la majesté de la justice saincte.