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Quel sujet ne seroit dévot et charitable
Sous un roy piéteux f Quel sujet misérable,
Voudroit de ses ayeux consommer les thrésors
Pour homme efféminer par délices son corps ’
D’habits pompeux de sbye élabourez à peine,v
Quand le prince n’auroit qu’un vestoment de laine ?
Et qu’il retrancherait par édicts redoutez
Les fertiles moissons des prdes voluptez.
Car porter en son âme une humble modestie,
C’est à mon gré des roys la meilleure partie.
Le prince guerroyant doit partout foudroyer :
Celuy qui se maintient doit jjien souvent ployer.
L’un tient la rame au poing, l’autre cspie à la hurie ;
En l’un est la prudence, en l’autre est la fortune.
Tousjours l’humilité gaigne les cœurs de tous ;
Au contraire l’orgueil attize le courrous
Mais ainsi.que le jour descouvre toutes choses
Que l’ombre du sommeil en ses bras tenoit closes,
Brigandages, larcins, et tout ce que la nuit
Renferme de mauvais quand le soleil ne luit,
Ainsi nous espérons que les guerres civiles,
Licences de spldats, saccagemens de villë|,
Qui régnoient sans frayeur de vostre majesfé, %’
S’enfuiront esblouis devabt vostre clairté.