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Donques le peuple suit les traces de son maistre ;
Il pend de ses façons, il imile, et veut estre
Son disciple, et tousjours pour exemple l’avoir,
Et se former en luy ainsi qu’en un miroir.
Gela que le soudart aux épaules ferrées,
Que le cheval flanqué de bardes acérées
Ne,peut faire par force, Amour le fait seulet,
Sans assembler ny camp ny vestir corselet ; ’
Les vassaux et les roys de mutuels offices
Se combattent entre-eux, les vassaux par services,
Les roys par la bonté ; le peuple désarmé,
Aime toujours son roy quand il s’en voit aimé.
Il sertxl’u.nfranc vouloir, quand il n’est nécessaire
Qu on le face servir ; plus un roy déhonnaire
Luy veut lascher la bride, et moins il est outré,
Plus luy-mesme la^serre, et sert dé son bon gré,
Se met la testé au joug, sous lequel il s’efforce,
Qu’il sçcou’foit du col s’ori luy mettoit par.force.
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G’est àl«ors que le prince en vertus{va devant,
Qu’il monstre le "chemin au peuple le suivant > :
Qu’il fait ce qu’il commande, et de la loy su près me
Rend la ri^eur pjus douce, obéissant luy-mosmp >
Et tant il est d’honneur et de louangejj&spoipct,
Que pardonriarit à tous ne se pardonne poinU