Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

Car elle desdaignoit d’estre icy bas suivie
Des hommes forlignans de leur première vie.
Aussi tpst que la nuiçtles ombres amenôit,
Elle quittoit les bois, et pleurante venoit
Crier sur le sommet des villes les plus hautes,
Pour effroyer le peuple et reprendre ses fautes »
Tousjours le menaçant qu’il ne la yerroit plus,
Et qu’elle s’en irolt à son père là sus.
a L’œil de Dieu,ce disoit, toutes choses regarde,
» Il voit tout, il sait tout, et sur tout il prend garde ;
» Il sera courroucé de quoy vous me chassez :
oPour ce repentez-vous de vos péchez passez : x
»I1 vous, fera pardon, il est Dieu débonnaire,
» Et comme les humains ne tient p assa colère :
» Sinon, de pis en pis, au feste parviendrez -
» De tout vice e^écrab^e, fit puis vous apprendrez
P Après le chastiment de vos âmes mesebantès,
o Combien les mains de)Dieu acmt dures et tranchantes.
Ainsi toute la nuict la Jusjtice crioit
Sur le haut des citez, qui le peuple effroyoit,
Et leur faisoit trembler le cœur en la poitrine,
Craignant de leurs péchez la vengeance divine.
Mais ce peuple mourut ; et après luy nasquit
Un autre de son sang qui plus mçschànt vesquit,