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Surjerbes en piliers de matbro élabourez ;
Les rois, les empereurs, les seigneurs et les princes
Ne peuvent rien sans moy : je garde leurs provinces,
Je flatte leurs sujets ; et, puissante, je fais
La guerre quand je veux, les trêves et la paix 7 ;
Je détruy les cités, je perds les républiques,
Je corromps la justice et les loix politiques ;
Je fay ce que je veux, tout tremble dessous moy,
Et ma seule parole est plus forte qu’un rôy.
Le soldat pour moy seule abandonne ta. vie,
Celle du marinier des ondes est ravie,
Flottant à mon service ; et tout homme s ça Vaut,
Pour penser m’acquérir, met la plume en avant.
Le barbu philosophe en son cœur me désire,
Le théologien en ma faveur respire,
Le poëte est à moy, à moy l’historien,
L’architecte et le peintre, et le musicien.
L’advoçat en mon nom preste su conscience ;
Le brave courtisan se détruit de dépense,
Le spt prote notaire ioy vient poi|jr> m’a voir,
Mesme les cardinaux sont joyeu deme voir ;
Le président, amy de là loy plus sévère,
Le grave conseiller m’estime et me révèrèi,

J’ay tous jours au cpstè pendu quelque impôrtuii,
Jç hé chasse personne, et retiens un ohacuny " ;n j