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Qui d’un bruit importun mille choses demande}
Seigneurs, soldats, marchans, courtisans, mariniers)
Les uns vont les premiers, les autres les derniers,
Selon le bon, visage et selon la caresse
Que leur fait en riant cette bravo déesse ;
Elle allâicte un chacun d’espérance,et pourtant
Sans estre contenté, chacun s’en va content ;
Elle donne à ceux-ci tan^st une accolade,
Tantost uni clin de teste,’et tantost Une œillade ; ^
Aux autres elle donné et faveurs et honneurs,
Et de petits 1 valets en fait de grands seigneurs.
A son co8tè pendille une grande escarcelle
Large, profortdief, creuse, où ceste jlamoiselle
Descouvroit sa boutique et en monstroit le front
Tout riche d’apparence,à la façon que font
Les marchans plus rusés, afin qu’on eust envie,
Voyan| ; l’oiùbre du bien, de luy sacrer là vie.N
Dedans césfe, escarcelle estoienj les éveschez ;
Abbayes, priéuréz, marquisats et duchez.y -
Comfë|’, goùvérifêMienS^ pensions ; et «ans ordre
Pendoit au fond du sac Saint-Micrjel et son-drdreT,
Crédits, faveurs y honneursy estais petits et hauts,
Gonnestabies et pairs, mareschaux, àdmiraux,,
Chanceliers, presidens, et autre m ni nt office
Qu’elle promet afin qu’on luy face semée/