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Elle.portoit au front une majesté sainte,
Sa bouche on souriant de roses cstoit peinte :
Elle, es toit vénérable, et quand elle parloit
Un parler emmiellé de saj^yre couloit ;
Elle avoit le sein beau, latalllo droite et belle ;
Et, soit qu’elle marehast, soit qu’on approchas d’elle,
Soit riant, soit parlant, soit en mouvant le pas,
Devisant, discourant, elle’avait des apas,
Dea rets, des hameçons, et de la glu pour prendre
Les crédules esprits qui la voulaient attendre :
Car on no peut fuyr, si tost qu’on l’aperçoit,
Que de son doux attrait prisonnier on ne soit :
Tant elle a|^ moyens, d’engins et de manières
Pour captiver à soy les âmes prisonnières !
Sa robe estoit dorée à boutçtos par devant,
Elle avoit en ses mains des ballons pleins de vqnt,
Des sacs pleins dq fumée, et dp bouteilles pleines
D’honneurs et de faveurs, et de paroles, vaines :
Si quelque homme advisé lés" cassait dç la jnain,
En lieu d’un ferme corps n’en sôt^pit que du y^in,
Telle oiilleufe se void es torrens des, vallées >
Quand le dos escumeux des ondes enîpqllées
S’enflent dessous la pluye eoboHteiUes qui font
Une monstre d’un rien» pute en rien>se deffont.
Autour de ceste nymphe erroit une grand’ bande