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D’amis plus que d’argent monstrez-vous désireux :
Les princes sans amis sont tousjburs malheureux ;
Aimez les gens dé bien, ayant tousjours envie
De ressembler à ceux qui sont de bonne vie.
Punissez les malins et les séditieux :
Ne soyez point-chagrin, dçspit ny furieux,
Mais honneste et gaillard, portant sur le visage
De vostre gentille âme un gentil témoignage.
Or, Sire, pour autant que nul n’a le pouvoir
De chastier les roys qui font mal leur devoir,
Corrigez-vous vous-niésme, afin que la justice
De Dieu qui est plus grand, vos fautes ne punisse. ’
Je di ce puissant Dieu dont la force est partout,
Qui conduit l’univers de l’un à l’autre bout,
Et fait à tous humains ses justices égales,
Autant aux laboureurs qu’aux personnes royales.
Lequel nous supplions vous tenir en sa loy,
Et vous aimer autant qu’il fit David son roy,
Et rendre comme à luy vostre sceptre tranquille ;
Sans la faveur de Dieu, la force est inutile.