Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/121

Cette page n’a pas encore été corrigée

Procéder ny de sang ny de glaive pointu,
Ny de harnois ferrés qui les peuples étonnent,
Mais parles beaux mestiers que les Muses nous donnent.
Quand les Muses, qui sont filles de Jupiter,
fôont les roya. sont issus, les rbys daignent chanter,
Elles les font marcher en toute révérence,
Loin de leur majesté banissant l’ignorance ;
Et leur sage leçon leur apprend à sçavoir
Juger de leurs sujets seulement à les voir.
Telle science açut le jeune prince Achille ;
Puis sçavant et vaillant fit. trébucher Troïlle
Sur le champ phrygien, et fit mourir encor
Devant le mur troyen le magnanime Hector ;
Il tua Sarpedon, tua Pentasilée,
Et par luy la cité d’Ilion fut bruslée.
Connoiasez Phonneste homme humblement revestu,

Et discernez le vice imitant la vertu ;
Puis sondez vostre cœur, pour en vertus acoroistre.
Il faut, dit Apollon, soy-mesme se connoistre ;
Celuy qui se connoist est seul maistre d^.soy,
Et sans avoir royaume il est vrayment un roy.
Commencez donc ainsi ; puis si-tost que par l’âge
Vous serez homme fait de corps et de courage,