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MICHELET, SES AMOURS ET SES HAINES.

pas dans ce lâche éclectisme. Que dira votre Dieu ? »

Il condamne ses rigueurs, et lui pardonne encore moins de s’en départir. Il l’accule dans ce dilemme etne souffre pasqu’elles’en échappe : vous promulguez des lois draconiennes, et quand vous les transgressez, c’est pire encore. Autrement dit, quand vous les appliquez, vous êtes odieux ; quand vous en exonérez, vous êtes criminel… Chaque fois qu’il prévoit une conciliation, son intransigeance redouble.

Au comble de l’exaspération, on l’entend s’écrier :

« Donc, deux principes en face : le principe chrétien, le principe de 89. Quelle conciliation ? Aucune. Jamais le pair et l’impair ne se concilieront, jamais le juste avec l’injuste, jamais 89 avec l’hérédité du crime. »

Et son amour pour la Révolution redouble son aversion pour le prêtre ; son horreur pour le prêtre renforce son enthousiasme pour la Révolution. Et il va même excuser Jeanne d’Arc d’avoir fait sacrer un roi en faveur du défi qu’elle porte à l’Église ! Non, certes, Michelet ne laissera pas Jeanne d’Arc à la vieille France,