grande rue qu’une voix joviale nous interpella gaiement :
— Tiens, vous êtes par ici, comment ça va-t-il ? Voyons entrez donc un peu, nous allons goûter mon petit vin de l’an dernier.
Et nous entrions dans une salle fraîche, au plafond à poutrelles noircies par le temps, aux vieux meubles sculptés et tout reluisants. Au vin de l’an passé en succédait un autre plus vieux. Il fallait goûter du Hunawihr, il fallait goûter du Zellenberg, que d’autres encore ! On finissait par descendre à la cave pour passer en revue la « bibliothèque », comme disait notre hôte, qui ajoutait avec un clignement d’yeux malicieux : « Hein ! elle vaut bien celle que vous avez chez vous et quand on a travaillé quelque temps là-dedans on voit le monde sous d’autres couleurs ! »
Et de fait, en revenant au grand soleil après ces dégustations multipliées, le monde paraissait moins morose, on se sentait plein d’indulgence envers autrui. À chaque pas