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Que de fois déjà durant ces mornes journées d’automne, où la lumière même perce comme à regret le brouillard, n’ai-je point songé à quelques-unes de ces radieuses journées d’été passées là-bas, au temps jadis, dans notre belle terre d’Alsace. Dans cette lueur grise des fins de journée, si favorable au recueillement, les souvenirs viennent en foule voltiger autour de vous comme des ombres impalpables, et l’on croit revivre, en quelques secondes, avec une intensité de vision extraordinaire, des journées à jamais évanouies.

Tout à l’heure, tandis que tintait lentement l’angelus du soir à l’église voisine, je regardais une volée de mésanges se poursuivre gaiement à travers les branches, à moitié dépouillées de leurs feuilles, des arbres du jardin. Et je revis au haut de la Berggasse, à Mulhouse, un vieux parc bien touffu, avec de grands sapins, dont les branches basses balayaient la terre ; où, le soir, au moment du crépuscule, nous guettions le