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MONROSE


soin là-bas madame de Grünberg, ce qui m’avait privé d’embrasser cette bonne mère à Paris ; milord, dis-je, crut de son devoir d’établir qu’en enrichissant une nièce il ne faisait aucun tort à son propre héritier. Il prouva que le bien considérable dont la future comtesse de Kerlandec allait jouir, était le montant de certains revenus cumulés avec un capital que, lorsqu’elle naquit, il avait placé sur elle. Il s’y était ajouté l’héritage d’un père mort aux Indes après y avoir ramassé quelque bien.

Les noces se firent à ma terre. Tout ce que nous avions d’amis et de connaissances y fut prié : la bonne Sylvina bien entendu, et même, à cause d’elle, M. le président de Blandin et la folle Adélaïde, son épouse, ainsi que les Caffardière, qui, s’étant laissé entraîner à la séduction de Paris, avaient jusque-là retardé leur retour en province. Si quelques originaux de cette espèce semblent faire un peu tache au tableau, combien en revanche y donnaient de brillant les d’Aiglemont, les Garancey, les Senneville. Le délicieux Saint-Amand n’y demandait-il pas grâce pour sa moitié Popinel ? la ci-devant baronne de Liesseval, pour son caduc lieutenant-général ? Le tout mêlé d’Armande avec son garde-du-corps, de Belmont, de Flori-