s’être trop pressé pour arriver, de pied, à la
séance du lycée, après avoir payé d’une passade
le dîner qu’il venait de prendre chez certaine
robuste plaideuse, nouvellement arrivée du
pays de Caux. C’est-à-dire que quatre mois
venaient de s’écouler, et cependant miss Charlotte,
dont chaque jour le corset bâillait un peu
plus, refusait obstinément de se donner, en faveur
de notre héros, la chaîne du mariage !
Quelle bizarrerie ! — Ne l’aimait-elle plus ? —
Elle en était folle : tous les jours, à tout moment,
elle agréait son brûlant hommage. Si chaque
avait fait, comme dit le proverbe, une oreille,
son pauvre enfant en aurait apporté plus au
monde que le fameux Argus n’avait d’yeux…
Mais, malgré les conseils du simple bon sens,
malgré toute ma rhétorique, miss Charlotte,
esprit fort à sa manière, refusait opiniâtrément
de s’engager. L’extravagante n’avait pu se
retenir de dire à Monrose : « Je serai tant que
tu voudras ta maîtresse : ta femme, jamais ;
car l’enfant que je porte n’est pas de toi ; c’est
ton cher ami d’Aiglemont qui me l’a fait, par
ma faute : lui, croyant consoler une actrice de
Londres, moi, croyant me venger, avec un
négociant de Nantes, d’un chevalier français
perfide, parjure, de qui je me supposais récem-
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MONROSE