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MONROSE


bureaux ou y desservant le tiers et le quart, jetant, reprenant le mouchoir, coryphée de sa société, tournant toutes les têtes, mettant sur les dents tous les galants de la ville où la fixait le lucratif emploi de son sûr cocu de mari ; on avait appris la mort de l’honnête M. des Voutes, saigné pendant une indigestion suffocante que les médecins avaient savamment prise pour un coup de sang ; on savait que sa veuve, l’étoffée Dodon, qui s’était parfaitement trouvée à Paris du bon exemple de Mimi, se disposait à la joindre, pour vivre encore d’après ses excellents conseils ; on savait que la forte Hébé-Nicette, redevenue, pour être plus aimable, le Ganymède-Nicetti, cinglait vers l’autre hémisphère avec son Jupiter-Talmond[1] ; on savait encore que le comte-chanoine, nécessaire à son chapitre à l’occasion d’une promotion, avait enlevé de Paris madame Faussin, convertie en baronne de Fussani, veuve d’un major au service de Naples, et que le plénipotentiaire se retirait ironiquement tout seul dans son petit coin natal de Heidelberg ; on savait enfin que le pauvre d’Aspergue était mort d’une pleurésie gagnée à

  1. Son absence de trois ans. C’est au retour que j’eus la curiosité de vérifier la conformation de Nicetti, qui pour lors n’aurait plus été que ridicule sous le nom de Nicette.
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