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MONROSE


frère d’Argentine, de cette Argentine autrefois ma rivale, mon amie depuis, sœur postiche de Julien Senneville. Cette Italienne, après avoir usé en peu d’années sa célébrité de chanteuse, comme c’est le sort ordinaire des talents de pur agrément ; Argentine, dis-je, avait terminé son roman par un mariage en bonne forme avec certain négociant du second ordre. De plus loin, elle avait attiré son frère chéri, vrai frère qui pour le coup n’avait point donné de scène publique avec elle. Géronimo, si l’on s’en souvient, était d’une charmante figure, d’un bon commerce et rempli de talents : il avait trouvé dans Londres l’agréable et l’utile. Le hasard avait fait prendre à Salizy son logement dans la maison d’Argentine, mistress Sidney pour lors. Géronimo, d’abord maître de musique de l’ex-amante de mon cher neveu, s’était rendu bientôt plus agréablement nécessaire à l’inflammable écolière. La taille fine, oubliée dans un moment d’accord parfait, avait recommencé de perdre ses proportions admirables : un mariage venait de décentifier cet accident. La très-fraîche nouvelle en était arrivée avec les lords Kinston et Sidney, qui, sans être

    daines, jusqu’à la fin, tout ce qui concerne Argentine et Géronimo.