térée de la part du possesseur. Celui-ci cependant
croyait devoir aller au plus pressé, c’est-à-dire
se débarrasser d’abord de Lebrun : il serait
toujours temps de rattraper les fuyards, dont
au surplus la proie était d’autant plus importante,
que la cassette, outre un ustensile considérable
en argenterie, contenait des bijoux
et du papier pour une grande valeur. Le nouvel
incident de notre querelle avait empêché qu’on ne
s’occupât de courir sur leurs traces ; on pouvait
d’ailleurs supposer que, s’ils n’avaient agi que
par zèle, ils ne tarderaient pas à se rapprocher.
C’était mon idée ; mais la désavantageuse et
très-juste opinion de Lebrun sur le compte de
l’abbé ne lui permettait pas d’avoir cette confiance.
Dès que sir Georges avait commencé de
reposer, l’austère valet de chambre s’était mis à
battre l’estrade, jurant que, de gré ou de force,
les soustracteurs du nécessaire reparaîtraient
incessamment.
« Ce ne fut que dix heures plus tard qu’on eut des nouvelles de cette expédition. Lebrun et deux cavaliers de maréchaussée, ayant vainement suivi la grand’route jusqu’à l’endroit de mon combat, avaient retrouvé l’empreinte des pas de nos déserteurs ; cette trace, après avoir conduit Lebrun et sa suite bien loin à travers