sait, d’être arrêté à propos de la bague Popinel.
L’Anglais, par l’amour-propre de pouvoir quelque
chose, étant également bien avec le ministre
de sa nation et avec une impure fort accréditée
chez le ministre de Paris, — disons plutôt par
haine pour Monrose, dont il était bien aise de favoriser
le sournois empoisonneur, — le baronnet,
dis-je, intrigua d’une part et de l’autre paya
pour que Saint-Lubin, élargi, donnât un démenti
mortifiant à celui qui avait causé son arrestation.
De son côté, Brigitte, pour avoir au
besoin deux cordes à son arc, avait essayé de
ménager secrètement sir Georges. On pouvait
encore se servir d’elle pour une intrigue dont
l’effet serait, en mortifiant milady Sidney,
d’humilier Monrose dans les disgrâces d’une
mère et d’une maîtresse. De là le complot
d’un enlèvement déguisé aux yeux de miss
Charlotte, sous la forme d’une décente retraite
près de son oncle, quand elle ne pouvait plus
épouser ni sir Georges vaincu, et qui renonçait
à sa main, ni Monrose, de qui elle se croyait
détestablement trahie. On avait profité fort habilement
et du dépit de la jeune personne, et de
ce qu’elle n’avait jamais vu le baronnet. Celui-ci
s’était trouvé converti en un officieux lord ;
la jalouse miss ne pouvait manquer de donner
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MONROSE