crie Nancy se désespérant. — Postillon ! ajoute
sir Georges en français, allez aider cette jeune
personne à descendre… » Au premier mouvement
le vigilant Lebrun arrête le postillon et
menace de lui couper le visage. Tant d’audace
de la part du baronnet m’a choqué, je la lui
reproche vivement ; il s’emporte et descend.
Mon épée brille : il est de même armé de la
sienne… Bientôt le malheureux sir Georges est
à mes pieds, d’un coup qui lui traverse le corps.
À peine est-il tombé, que je le serre dans mes
bras et le baigne de mes larmes. Lebrun partage
mes soins ; il a quelque teinture de chirurgie, et
fait tout ce qui dépend de lui… « Le Ciel est
juste ! » dit sir Georges d’une voix faible dès qu’il
a recouvré l’usage de ses sens. Nous le plaçons
dans sa voiture, j’y monte. Lebrun va rassurer
et secourir dans le cabriolet la pauvre Nancy,
plus morte que vive. Ils suivent ensemble la
berline, qui reprend au plus petit pas le chemin
d’Abbeville. »
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