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MONROSE


être un charmant cavalier. — Pourquoi ne vous voyait-on point ? — Parce que probablement l’ancienne concurrence et la jalousie de certaine comtesse

— Ah ! me voici ! interrompis-je ; ainsi je me trouvais honorée, bien à mon insu, d’un personnage dans les entretiens de société de mesdames de Folaise et de Popinel ! Voyons.

« Saint-Lubin ajouta que cette comtesse (sans vous nommer) m’avait subito conduit à la campagne, me chambrait, en un mot, afin que du moins cette fois aucune autre femme ne me fît la première impression. — Fort bien !

« D’après ces détails, ma chère Félicia, je ne pouvais douter que la commère Sylvina n’eût beaucoup babillé et ne m’eût mis dans le cas de paraître au milieu de son cercle comme une espèce d’animal curieux : j’avais peine à contraindre extérieurement l’humeur que me donnaient d’aussi déplaisantes confidences.

« Ainsi, demandai-je sérieusement à Saint-Lubin, on songe à me faire épouser la dame Popinel ? — Certainement : vous n’aurez pas du neuf, du joli, mais c’est une succulente maman, malgré sa quarantaine ; d’ailleurs la meilleure diablesse du monde, et qui donnerait jusqu’à sa dernière chemise pour reconnaître un

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