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MONROSE

« Je dois vous prévenir, madame la comtesse, qu’ayant commencé d’apprendre l’anglais à Londres dès ma caravane avec ma fausse sœur Argentine, j’ai cultivé cette langue, et que par conséquent je ne perdais pas un mot de l’entretien.

« Vous l’avez donc reconnu, mistress, ce petit Julien ? continua milord. — Que trop ! Cet avantageux ne se donnait-il pas les airs de me pourchasser, moi qui pour lors étais gouvernante d’une jeune personne… et lui valet ! Comme je le rembarrai ! — Vous ne tardâtes donc pas à devenir plus traitable, car depuis que j’ai l’avantage de vous posséder chez moi, Dieu sait que vous n’avez assurément rembarré personne ! Sachez qu’aujourd’hui votre adorateur disgracié est venu m’assurer, de la part de son maître, que ce n’est pas Monrose que j’eus… Vous savez bien ? — Qui donc ? — C’est lui, ce Julien lui-même. — Certes, voilà un serviteur qui pousse loin l’attachement pour son maître ! — Julien ajoute que ce n’est point Monrose non plus que Sidney a surpris dans les bras de milady… — Voilà de beaux contes, en vérité ! Je n’étais donc pas là, moi ! je ne partageais pas l’horreur de cette scène qui me valut presque d’être assassinée par milord Sidney, dans un