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MONROSE


fait (le destinant à Monrose) Kinston armé, qui me surprenait lâchement, tandis que jetais sans armes et dans l’ivresse des plaisirs. De tout temps j’avais l’occasion et les moyens de l’exécuter : je l’eus d’autant plus à cœur lorsque aux vils propos de sir Georges je reconnus que mon offenseur avait eu le cynisme d’afficher sa propre turpitude dans les criminelles vues de donner un ridicule à Monrose innocent. De nouveaux objets d’émulation venaient d’ajouter à mes devoirs : il s’agissait de me concilier l’estime de quelques connaissances nouvelles à qui je venais de me dévouer pour toujours ; il s’agissait de venger avec moi celui qui, voulant bien oublier qu’il fut mon maître, me permettait d’être désormais son ami.

« Je pars, comme on sait ; je vole à Londres ; de l’hôtel de milord Kinston, on me renvoie à cette même campagne où le scélérat me dégrada jadis. Je demande à lui parler, et sans témoin : il me reçoit et m’écoute. « Je suis, lui dis-je, celui qu’au mépris de toutes les lois de la nature et de l’honneur, vous déshonorâtes un tel jour en ce lieu même. (Il pâlit.) — Vous m’en imposez, répliqua-t-il ; vous n’êtes qu’un valet revêtu que je reconnais, et qui venez aujourd’hui gagner sans doute quelque salaire qu’un

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