malade à Paris, et qu’il y accourût à cause
d’elle, ignorait pourtant les dangers et n’était
pas homme à faire le Caton avec une charmante
actrice de Londres, probablement aussi peu
dragon de vertu que celles de Paris, — notre
Persée, dis-je, tenait aussi un roman tout prêt :
il devenait, lui, le fils unique d’un riche négociant
de Marseille ; en conséquence, le ruban
rouge avait subtilement disparu de la boutonnière ;
la petite cour galante avait commencé.
Vers le jour, l’Andromède avait été frappée à
son tour de cette figure d’une rare beauté. Des
manières si délicates ! des propos si séduisants,
si gais sans manque de respect ! si voluptueux
sans indécence !… Il était si intéressant, l’homme
enchanteur qui, pour un fils de négociant, avait
exposé si militairement sa vie ! ce chapeau
percé d’une balle maudite réclamait tant de
reconnaissance ! et surtout l’adorateur était dans
une opposition si favorable avec cet autre séducteur,
ce perfide Monrose qui semblait ne
s’être assuré de nouveau du cœur d’une ancienne
maîtresse que pour la trahir à l’instant,
que pour la déchirer par l’affectation d’un insultant
intérêt !
Qu’en pensez-vous, cher lecteur ? et jugerez-vous miss Charlotte impardonnable, si je vous