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MONROSE


charges, tenait fidèle compagnie à la désolée Zéïla ; je crois même qu’il avait l’art de lui faire par moments oublier toutes ses peines. Sylvina aussi, qui, dans les grandes occasions, retrouvait toute la sensibilité d’un cœur élémentairement officieux, partageait avec nous le soin de distraire ma mère, une tutrice malheureuse. En même temps madame de Garancey, forte dans ses bons sentiments ainsi que dans ses travers, ne bougeait d’auprès de la belle malade. Il est vrai que le cher prélat était de moitié de toutes les peines de cette muse, et qu’il savait les échiqueter de plaisirs. Dès les premiers accidents, on avait fait partir un courrier pour rappeler le mari. Quel fut notre surprise lorsque, dans le moment où le glaive de la mort cessait d’être suspendu sur nos têtes, je veux dire quand l’éruption de la petite-vérole présageait la fin du danger de mort, ce fut d’Aiglemont lui-même qui… ramena parmi nous miss Charlotte !

C’est à vous seul, cher lecteur, que je veux dire, mais en grand secret, comment leur rencontre s’était faite : Monrose lui-même doit, pour un temps, ignorer certains détails de ce bizarre événement.

La nuit du même jour où miss Charlotte