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MONROSE


intérêt le liait à cette dernière ? Une galanterie promptement heureuse, alimentée par le plaisir et qui, n’ayant souffert aucune épreuve, n’avait pu prendre le caractère d’une passion. Par quoi ce commode attachement se trouve-t-il maintenant balancé ? Par un goût jadis frivole qu’ont tout à coup réveillé le cri de l’honneur, le souvenir de quelques charmes et la très-récente impression d’une grande beauté ; mais c’était surtout le malin plaisir de contrecarrer un déplaisant rival qui avait motivé tout ce qu’on a vu faire à l’ardent Monrose. J’affirme qu’il n’y a pas non plus de quoi lui croire encore pour miss Charlotte, toute charmante qu’elle est, une passion décidée. Le degré d’intérêt qu’elle lui inspire ne peut donc le rendre insensible, ingrat envers une femme adorable, tout de bon amoureuse, et de qui chacun des messages que nous allions faire d’heure en heure va nous rapporter que, dans l’égarement de son transport fiévreux, elle ne cesse de parler de son cher toutou.

Miss Charlotte a quitté son couvent. Monrose l’apprend vers le soir ; mais, uniquement occupé du malheur d’Aiglemont, il ne lui vient point dans l’esprit de courir à l’Hôtel d’Angleterre. Il s’est confiné dans son appartement, en